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Braindump

Les funérailles de mes illusions

Les feuilles jaunes-oranges commencent à apparaître dans les trois ou quatre arbres frêles qui entourent mon petit 3 et demi de la basse-ville. Ahhh l’automne, la saison du pumpkin spice latté, des cotons ouatés, des coats de cuirette et de la dépression saisonnière. C’est tu pas assez beau tout ça !?

Histoire de pas tomber dans un rabbit hole de dépression comme l’an passé, j’ai décidé de commencer à aller au gym. Je me suis dit que ça va me permettre de travailler mon core (j’ai lu sur internet que c’est bon pour moi, ça doit être vrai). En plus, ça devrait me permettre de pas perdre le peu de fitness que j’ai gagné avec le vélo cet été!

Le reality check
Première séance, j’arrive là avec à peu près la face d’un chevreuil devant des headlights de char. J’ai déjà été au gym, mais c’était la première fois que je rencontrais un coach, tsé un gars qui peut me monter un vrai plan et me montrer comment bien faire les exercices. Ça va m’éviter de passer deux heures par jour à checker des vidéos d’Athlean-X, nice.

Première étape, on commence par un test de bio-impédance pour savoir où j’en suis. Avec tout le vélo que j’ai fait cet été, je suis ben confiant! Les résultats sortent… ouch! Le papier dit que j’ai 25lbs de gras de trop. Ouin, peut-être que je suis pas si hot que ça finalement avec mes 3000km de vélo de cet été. Peut-être aussi que me nourrir exclusivement de barres mars et de casse-croûtes pendant les rides c’était pas la meilleure idée. Peut-être aussi que les une ou deux pintes post-ride m’ont pas aidé non plus. Okay fine, c’est plutôt trois ou quatre pintes. Je vais pas commencer à mentir icitte hein.

Depuis quand boire et manger du casse-croûte ça rend pas en forme? Vous auriez pas pu me le dire avant? Avoir su, j’aurais toute arrêté ça!

Work hard play hard
Il y a quelque chose de particulier dans la relation que j’entretiens avec le vélo. C’est un des seuls sports que je connais où je peux traîner 20-30lbs de trop sans que ça affecte tellement mes rides (à moins de faire ben de la côte). C’est aussi un des rares sports où le casse-croûte et la bière post-ride sont presque mandatory.

Ou peut-être que mon problème vient du fait que j’entretiens avec un peu trop de fierté la culture du work hard play hard dans plusieurs aspects de ma vie. Avec le temps, je commence à me rendre compte que ça peut me nuire par moment.

J’ai un bon travail à faire pour défaire ce pattern de pensée là dans mon cerveau. D’ailleurs, plus le temps avance, plus je remarque que la partie work hard s’efface tranquillement de l’équation. Ça commence à teinter un peu trop à mon goût mes décisions et sincèrement, ça m’énerve.

Le dilemme interne
D’un côté, il y a un petit ange sur mon épaule. C’est lui qui me botte mentalement le derrière pour aller m’entraîner. C’est aussi lui qui me force à faire toutes mes heures au travail et à mieux manger. Par contre, mon ange à moé, y’est un peu cornu sur les bords. Des fois, il me force à tracker chacune de mes calories pour me rappeler que j’ai 25lbs pis une bedaine à perdre. Il check Strava 12 fois par jour pour me rappeler que j’ai pas assez pédalé cette semaine et il me martèle que j’en fait pas assez. Il s’assure de me rappeler méthodiquement pendant plusieurs jours lorsque j’ai un écart de conduite. Je n’ai pas le droit à l’échec, point final.

L’autre bord, il y a mon petit démon. Lui, il essaye de me convaincre que de me clancher 1500 calories de Mac n Cheese et 4 pintes d’IPA un lundi soir ça s’appelle du self-care pis que c’est ben correct. C’est lui qui me répète « qu’il faut ben en profiter ». Il parle fort, trop fort à mon goût pis des fois je suis pas capable de le faire taire. Et quand je l’écoute, ben l’autre est pas content, et vice versa, faque c’est compliqué des fois.

Tout est une question d’équilibre I guess, mais j’ai pas encore réussi à la trouver. Je voulais finir ce braindump là avec une belle leçon cute de self-love pis d’acceptance, mais ça serait un peu hypocrite de ma part étant donné que le funambule de brosse que je suis n’est pas capable de trouver son propre équilibre. Faque pour l’instant, je vais me concentrer sur le côté work hard pour un bout et laisser faire le play hard. On verra ce que ça donne dans une couple de semaines.

Un jour à la fois.